Archives pour la catégorie XIXe siècle

LA TOUX

À Armand Sylvestre

 

Mon cher confrère et ami,

J’ai un petit conte pour vous, un petit conte anodin. J’espère qu’il vous plaira si j’arrive à le bien dire, aussi bien que celle de qui je le tiens.

La tâche n’est point facile, car mon amie est une femme d’esprit infini et de parole libre. Je n’ai pas les mêmes ressources. Je ne peux, comme elle, donner cette gaieté folle aux choses que je conte ; et, réduit à la nécessité de ne pas employer des mots trop caractéristiques, je me déclare impuissant à trouver, comme vous, les délicats synonymes. Lire la suite

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M. JOCASTE

Madame, vous rappelez-vous notre grande querelle, un soir, dans le petit salon japonais, à propos de ce père qui commit un inceste ? Vous rappelez-vous votre indignation, les mots violents que vous me jetiez, toute l’exaltation de votre colère, et vous rappelez-vous tout ce que j’ai dit pour défendre cet homme ? Vous m’avez condamné. J’en appelle.

Personne au monde, prétendiez-vous, personne ne pourrait absoudre l’infamie dont je me faisais l’avocat. Je vais aujourd’hui raconter ce drame en public. Lire la suite

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YVELINE SAMORIS

La comtesse Samoris.

— Cette dame en noir, là-bas ?

— Elle-même, elle porte le deuil de sa fille qu’elle a tuée.

— Allons donc ! Que me contez-vous là ?

— Une histoire toute simple, sans crime et sans violences.

— Alors quoi ?

— Presque rien. Beaucoup de courtisanes étaient nées pour être des honnêtes femmes, dit-on ; et beaucoup de femmes dites honnêtes pour être courtisanes, n’est-ce pas ? Or, Mme Samoris, née courtisane, avait une fille née honnête femme, voilà tout. Lire la suite

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ROUERIE

Les femmes ?

— Eh bien, quoi ? les femmes ?

— Eh bien, il n’y a pas de prestidigitateurs plus subtils pour nous mettre dedans à tout propos, avec ou sans raison, souvent pour le seul plaisir de ruser. Et elles rusent avec une simplicité incroyable, une audace surprenante, une finesse invincible. Elles rusent du matin au soir, et toutes, les plus honnêtes, les plus droites, les plus sensées. Lire la suite

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