C’est avec une profonde tristesse que je consacre ces dernières pages au souvenir de mon ami Sherlock Holmes, dont les facultés si exceptionnelles ont inspiré tous mes récits.
Je me suis donné pour tâche de dévoiler au public les faits vraiment extraordinaires auxquels je me suis trouvé mêlé, depuis l’époque où un hasard particulier nous a réunis autour d’Une Étude de rouge, jusqu’au moment où mon ami a dû intervenir dans l’affaire du Traité naval. Je tiens à faire remarquer en passant que cette intervention a évité sans aucun doute des complications internationales très menaçantes. Je sens que mon œuvre est imparfaite, incohérente même ; j’avais la ferme intention de ne pas la poursuivre, et de passer sous silence l’événement qui a créé dans ma vie un vide si grand, qu’au bout de deux années il n’est pas encore comblé. Mais les lettres publiées récemment, lettres dans lesquelles le colonel James Moriarty défend la mémoire de son frère, m’ont forcé à rompre le silence, et je me vois obligé d’exposer au public les faits tels qu’ils se sont passés. Je suis, d’ailleurs, seul à connaître la vérité absolue ; il n’y a, du reste, plus rien à ménager : l’heure de parler est venue. Lire la suite