Archives pour la catégorie Andersen, Hans Christian (1805-1875)

L’HEUREUSE FAMILLE

La plus grande feuille dans ce pays est certainement la feuille de bardane. Si on la tient devant son petit estomac, on croit avoir un véritable tablier et si, les jours de pluie, on la pose sur sa tête, elle vaut presque un parapluie, tant elle est immense. Jamais une bardane ne pousse isolée; où il y en a une, il y en a beaucoup d’autres et c’est une nourriture véritablement délicieuse pour les escargots. Je parle des grands escargots blancs que les gens distingués faisaient autrefois préparer en fricassée. Il y avait un vieux château où l’on ne mangeait plus d’escargots, ils avaient presque disparu, mais la bardane, elle, était plus vivace que jamais, elle envahissait les allées et les plates-bandes; on ne pouvait en venir à bout, c’était une vraie forêt. De-ci, de-là s’élevait un prunier ou un pommier, sans lesquels on n’aurait jamais cru que ceci avait été un jardin. Tout était bardane… Lire la suite

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LE JARDINIER ET SES MAITRES

À une petite lieue de la capitale se trouvait un château; ses murailles étaient épaisses; ses tours avaient des créneaux et des toits pointus. C’était un ancien et superbe château. Là résidait, mais pendant l’été seulement, une noble et riche famille. De tous les domaines qu’elle possédait, ce château était la perle et le joyau. On l’avait récemment restauré extérieurement, orné et décoré si bien qu’il brillait d’une nouvelle jeunesse. À l’intérieur régnait le confortable joint à l’agréable; rien n’y laissait à désirer. Au-dessus de la grande porte était sculpté le blason de la famille. De magnifiques guirlandes de roses ciselées dans la pierre entouraient les animaux fantastiques des armoiries. Devant le château s’étendait une vaste pelouse. On y voyait, s’élançant au milieu du vert gazon, des bouquets d’aubépine rouge, d’épine blanche, des parterres de fleurs rares, sans parler des merveilles que renfermait une grande serre bien entretenue. La noble famille possédait un fameux jardinier; aussi était-ce un plaisir de parcourir le jardin aux fleurs, le verger, le potager. Lire la suite

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LA MALLE VOLANTE

Il était une fois un marchand, si riche qu’il eût pu paver toute la rue et presque une petite ruelle encore en pièces d’argent, mais il ne le faisait pas. Il savait employer autrement sa fortune et s’il dépensait un skilling1, c’est qu’il savait gagner un daler2. Voilà quelle sorte de marchand c’était—et puis, il mourut.

Son fils hérita de tout cet argent et il mena joyeuse vie; il allait chaque nuit au bal masqué, et faisait des ricochets sur la mer avec des pièces d’or à la place de pierres plates. À ce train, l’argent filait vite… À la fin, le garçon ne possédait plus que quatre shillings et ses seuls vêtements étaient une paire de pantoufles et une vieille robe de chambre. Lire la suite

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LE MONTREUR DE MARIONNETTES

Sur le paquebot il y avait un homme d’un autre temps, au visage si radieux qu’à le voir on pouvait croire qu’il s’agissait de l’homme le plus heureux de la Terre. C’est d’ailleurs lui-même qui me l’avait dit. C’était un compatriote, un Danois comme moi, et il était directeur de théâtre. Il promenait toute sa troupe avec lui, dans une petite caisse, car c’était un marionnettiste. Déjà de nature gaie, il était devenu un homme totalement heureux, disait-il, grâce à un jeune ingénieur. Je n’avais pas tout de suite compris ce qu’il disait, et il me raconta donc son histoire. Et la voici pour vous.

—Cela se passait dans la ville de Slagelse, commença-t-il, j’y donnais un spectacle à l’hôtel La Cour de la Poste. C’était une très belle salle et il y avait un excellent public, composé d’enfants et d’adolescents, à part quelques vieilles dames. Et tout à coup, entra un homme vêtu de noir, à l’allure d’étudiant, qui s’assit, rit aux bons moments, applaudit quand il le fallait, bref, un spectateur peu ordinaire! Il fallait que je sache qui c’était. Lire la suite

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