Archives pour la catégorie XIXe siècle

LETTRE D’UN FOU

Mon cher docteur, je me mets entre vos mains. Faites de moi ce qu’il vous plaira. Je vais vous dire bien franchement mon étrange état d’esprit, et vous apprécierez s’il ne vaudrait pas mieux qu’on prît soin de moi pendant quelque temps dans une maison de santé plutôt que de me laisser en proie aux hallucinations et aux souffrances qui me harcèlent. Lire la suite

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BLANC ET BLEU

Ma petite barque, ma chère petite barque, toute blanche avec un filet le long du bordage, allait doucement, doucement sur la mer calme, calme, endormie, épaisse et bleue aussi, bleue d’un bleu transparent, liquide, où la lumière coulait, la lumière bleue, jusqu’aux roches du fond.

Les villas, les belles villas blanches, toutes blanches, regardaient par leurs fenêtres ouvertes la Méditerranée qui venait caresser les murs de leurs jardins, de leurs beaux jardins pleins de palmiers, d’aloès, d’arbres toujours verts et de plantes toujours en fleur.

Je dis à mon matelot qui ramait doucement de s’arrêter devant la petite porte de mon ami Pol. Et je hurlai de tous mes poumons : « Pol, Pol, Pol ! »

Il apparut sur son balcon, effaré comme un homme qu’on réveille. Le grand soleil d’une heure l’éblouissant, il couvrait ses yeux de sa main. Lire la suite

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LE LEGS

Monsieur et Madame Serbois achevaient de déjeuner, d’un air morne, l’un en face de l’autre.

Mme Serbois, une petite blonde à la peau rose, aux yeux bleus, aux gestes tendres, mangeait lentement sans lever la tête, comme si une pensée triste et persistante l’eût poursuivie.

Serbois, grand, fort, avec des favoris, un air de ministre ou d’agent d’affaires, semblait nerveux et préoccupé. Lire la suite

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LE BÛCHER

Lundi dernier est mort à Etretat un prince indien, Bapu Sahib Khanderao Ghatgay, parent de Sa Hautesse le Maharaja Gaikwar, prince de Baroda, dans la province de Gujarath, présidence de Bombay.

Depuis trois semaines environ, on voyait passer par les rues une dizaine de jeunes indiens, petits, souples, tout noirs de peau, vêtus de complets et coiffés de toques de palefreniers anglais. C’étaient de hauts seigneurs, venus en Europe pour étudier les institutions militaires des principales nations de l’Occident. La petite troupe se composait de trois princes, d’un noble ami, d’un interprète et de trois serviteurs. Lire la suite

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