Archives pour la catégorie XIXe siècle

LE FERMIER

Le baron du Treilles m’avait dit :

« Voulez-vous venir faire l’ouverture de la chasse avec moi dans ma ferme de Marinville ? Vous me raviriez, mon cher. D’ailleurs, je suis tout seul. Cette chasse est d’un accès si difficile, et la maison où je couche si primitive que je n’y puis mener que des amis tout à fait intimes. »

J’avais accepté. Lire la suite

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LA QUESTION DU LATIN

Cette question du latin, dont on nous abrutit depuis quelque temps, me rappelle une histoire, une histoire de ma jeunesse.

Je finissais mes études chez un marchand de soupe, d’une Brande ville du Centre, à l’institution Robineau, célèbre dans toute la province par la force des études latines qu’on y faisait.

Depuis dix ans, l’institution Robineau battait, à tous les concours, le lycée impérial de la ville et tous les collèges des sous-préfectures, et ses succès constants étaient dus, disait-on, à un pion, un simple pion, M. Piquedent, ou plutôt le père Piquedent. Lire la suite

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JOUR DE FÊTE

J’étais parti pour fuir la fête, la fête odieuse et tapageuse, la fête à pétards et drapeaux, qui déchire l’oreille et crève les yeux.

Etre seul, tout à fait seul, pendant quelques jours est une des meilleures chose que je sache. N’entendre personne répéter les sottises qu’on sait depuis longtemps, ne voir aucun visage connu dont on pressent les pensées, à la simple expression des yeux, dont on devine les paroles, dont on attend l’esprit plaisant, les réflexions et les opinions, est pour l’âme une sorte de bain frais et calmant, un bain de silence, d’isolement et de repos. Lire la suite

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MISÈRE HUMAINE

Jean d’Espars s’animait :

– Fichez-moi la paix avec votre bonheur de taupes, votre bonheur d’imbéciles que satisfait un fagot qui flambe ; un verre de vieux vin ou le frôlement d’une femelle. Je vous dis, moi, que la misère humaine me ravage, que je la vois partout, avec des yeux aigus, que je la trouve où vous n’apercevez rien, vous qui marchez dans la rue avec la pensée de la fête de ce soir et de la fête de demain. Lire la suite

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