Archives pour la catégorie XIXe siècle

MADAME HERMET

Les fous m’attirent. Ces gens-là vivent dans un pays mystérieux de songes bizarres, dans ce nuage impénétrable de la démence où tout ce qu’ils ont vu sur la terre, tout ce qu’ils ont aimé, tout ce qu’ils ont fait recommence pour eux dans une existence imaginée en dehors de toutes les lois qui gouvernent les choses et régissent la pensée humaine. Lire la suite

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ÉTRENNES

Jacques de Randal, ayant dîné seul chez lui, dit à son valet de chambre qu’il pouvait sortir et il s’assit devant sa table pour écrire des lettres.

Il finissait ainsi toutes les années, seul, écrivant et rêvassant. Il faisait pour lui une sorte de revue des choses passées depuis le dernier jour de l’an, des choses finies, des choses mortes,, et à mesure que surgissaient devant ses yeux les visages de ses amis, il leur écrivait quelques lignes, un bonjour cordial du 1er janvier. Lire la suite

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CRI D’ALARME

J’ai reçu la lettre suivante. Pensant qu’elle peut être profitable à beaucoup de lecteurs, je m’empresse de la leur communiquer.

 

Paris, 15 novembre 1886.
Monsieur,

 

Vous traitez souvent soit par des contes, soit par des chroniques, des sujets qui ont trait à ce que j’appellerai « la morale courante ». Je viens vous soumettre des réflexions qui doivent, me semble-t-il, vous servir pour un article. Lire la suite

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LE HORLA (première version)

Le docteur Marrande, le plus illustre et le plus éminent des aliénistes, avait prié trois de ses confrères et quatre savants, s’occupant de sciences naturelles, de venir passer une heure chez lui, dans la maison de santé qu’il dirigeait, pour leur montrer un de ses malades.

Aussitôt que ses amis furent réunis, il leur dit : « Je vais vous soumettre le cas le plus bizarre et le plus inquiétant que j’aie jamais rencontré. D’ailleurs, je n’ai rien à vous dire de mon client. Il parlera lui-même. » Le docteur alors sonna. Un domestique fit entrer un homme. Il était fort maigre, d’une maigreur de cadavre, comme sont maigres certains fous que ronge une pensée, car la pensée malade dévore la chair du corps plus que la fièvre ou la phtisie. Lire la suite

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