Archives pour la catégorie XIXe siècle

ALEXANDRE

Ce fut ce jour-là, à quatre heures,comme tous les jours, qu’Alexandre amena devant la porte de la petite maison du ménage Maramballe la voiture de paralytique à trois roues, où il promenait jusqu’à six heures, par ordonnance du médecin, sa vieille et impotente maîtresse.

Quand il eut placé ce léger véhicule contre la marche, juste à l’endroit où il pouvait faire monter facilement, la grosse dame, il rentra dans le logis et on entendit bientôt à l’intérieur une voix furieuse, une voix enrouée d’ancien soldat, qui vociférait des jurons ; c’était celle du maître, l’ex-capitaine d’infanterie en retraite, Joseph Maramballe. Lire la suite

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L’HOMME DE MARS

J’étais en train de travailler quand mon domestique annonça :

« Monsieur, c’est un monsieur qui demande à parler à Monsieur.

— Faites entrer. » J’aperçus un petit homme qui saluait. Il avait l’air d’un chétif maître d’études à lunettes, dont le corps fluet n’adhérait de nulle part à ses vêtements trop larges. Lire la suite

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COMMENT ON CAUSE

Le monsieur qui fait des visites, qui promène par les salons, de quatre à sept heures, son sourire et sa conversation, retrouve infailliblement, presque chaque jour, les mêmes visages sur les mêmes fauteuils et les mêmes propos dans les mêmes bouches.

Il est d’usage de s’aller voir, bien qu’on n’ait rien à se dire. Les femmes dans leur salon, attendent d’autres femmes, et des hommes qui entrent saluent, baisent les mains, prennent un siège, émettent ce qu’on croit être une idée, qu’ils ont émise déjà dans la maison précédente, et qu’ils émettront encore dans la maison suivante ; puis ils se lèvent et vont recommencer ailleurs cette exhibition polie de leur figure et de leur niaiserie. Lire la suite

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LE VOYAGE DU HORLA

J’avais reçu, dans la matinée du 8 juillet, le télégramme que voici : « Beau temps. Toujours mes prédictions. Frontières belges. Départ du matériel et du personnel à midi, au siège social. Commencement des manœuvres à trois heures. Ainsi donc je vous attends à l’usine à partir de cinq heures. JOVIS. »

A cinq heures précises, j’entrais à l’usine à gaz de la Villette. On dirait les ruines colossales d’une ville de cyclopes. D’énormes et sombres avenues s’ouvrent entre les lourds gazomètres alignés l’un derrière l’autre, pareils à des colonnes monstrueuses, tronquées, inégalement hautes et qui portaient sans doute, autrefois, quelque effrayant édifice de fer. Lire la suite

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