Archives pour la catégorie XIXe siècle

L’EMBRASSEUR

La principale occupation entre les repas consistait, pour mon ami Vincent Desflemmes, en longues flâneries par les rues, par les boulevards, par les quais et plus généralement par toutes les artères de la capitale.

Les bras ballants, à moins qu’il n’eût les mains dans ses poches, Desflemmes s’en allait, toujours seul, sans canne, sans chien, sans femme.

Attentif aux mille petits épisodes de la rue, Vincent se réjouissait de tout : propos discourtois entre cochers mal élevés, esclaves ivres suivis par une nuée de petits polissons hurleurs, pick-pockets interrompus, noces bourgeoises avec la jeune épousée rougissante, le mari bien frisé, le papa sanguin, la grosse maman en soie noire, la demoiselle d’honneur héliotrope, le garçon d’honneur mal à l’aise en son inhabituelle redingote, le militaire (jamais de noce à Paris sans un militaire, parfois caporal). Lire la suite

VN:F [1.9.22_1171]
Rating: 0.0/10 (0 votes cast)
VN:F [1.9.22_1171]
Rating: 0 (from 0 votes)

LE CRIMINEL PRÉCAUTIONNEUX

Avec un instrument (de fabrication américaine) assez semblable à celui dont on se sert pour ouvrir les boîtes de conserves, le malfaiteur fit, dans la tôle de la devanture, deux incisions, l’une verticale, l’autre horizontale et partant du même point.

D’une main vigoureuse, il amena à lui le triangle de métal ainsi déterminé, le tordant aussi facilement qu’il eût fait d’une feuille de papier d’étain. Lire la suite

VN:F [1.9.22_1171]
Rating: 0.0/10 (0 votes cast)
VN:F [1.9.22_1171]
Rating: 0 (from 0 votes)

LE PALMIER

J’ai, en ce moment, pour maîtresse, la femme du boulanger qui fait le coin du faubourg Montmartre et de la rue de Maubeuge.

Un bien brave garçon, ce commerçant ! Doux et serviable comme pas un.

Quand il voyage en chemin de fer et qu’on arrive au bas d’une rampe un peu rapide, il descend de son wagon et suit le train en courant jusqu’au haut de la pente :

— Ça soulage la locomotive, dit-il avec son bon sourire. Lire la suite

VN:F [1.9.22_1171]
Rating: 0.0/10 (0 votes cast)
VN:F [1.9.22_1171]
Rating: 0 (from 0 votes)

POUR EN AVOIR LE CŒUR NET

Ils s’en allaient tous les deux, remontant l’avenue de l’Opéra.

Lui, un gommeux quelconque, aux souliers plats, relevés et pointus, aux vêtements étriqués, comme s’il avait dû sangloter pour les obtenir ; en un mot, un de nos joyeux rétrécis.

Elle, beaucoup mieux, toute petite, mignonne comme tout, avec des frisons fous plein le front, mais surtout une taille…

Invraisemblable, la taille ! Lire la suite

VN:F [1.9.22_1171]
Rating: 1.0/10 (1 vote cast)
VN:F [1.9.22_1171]
Rating: -1 (from 1 vote)