Archives pour la catégorie Nouvelles

LE DÉMON DE LA PERVERSITÉ

Dans l’examen des facultés et des penchants, — des mobiles primordiaux de l’âme humaine, — les phrénologistes ont oublié de faire une part à une tendance qui, bien qu’existant visiblement comme sentiment primitif, radical, irréductible, a été également omise par tous les moralistes qui les ont précédés. Dans la parfaite infatuation de notre raison, nous l’avons tous omise. Nous avons permis que son existence échappât à notre vue, uniquement par manque de croyance, — de foi, — que ce soit la foi dans la révélation ou la foi dans la cabale. L’idée ne nous en est jamais venue, simplement à cause de sa qualité surérogatoire. Nous n’avons pas senti le besoin de constater cette impulsion, — cette tendance. Nous ne pouvions pas en concevoir la nécessité. Nous ne pouvions pas saisir la notion de ce primum mobile, et, quand même elle se serait introduite de force en nous, nous n’aurions jamais pu comprendre quel rôle il jouait dans l’économie des choses humaines, temporelles ou éternelles. Lire la suite

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LE VASE ÉTRUSQUE

Auguste Saint-Clair n’était point aimé dans ce qu’on appelle le monde ; la principale raison, c’est qu’il ne cherchait à plaire qu’aux gens qui lui plaisaient à lui-même. Il recherchait les uns et fuyait les autres.

D’ailleurs il était distrait et indolent. Un soir, comme il sortait du Théâtre-Italien, la marquise A*** lui demanda comment avait chanté Mlle Sontag. « Oui, madame », répondit Saint-Clair en souriant agréablement, et pensant à tout autre chose. On ne pouvait attribuer cette réponse ridicule à la timidité ; car il parlait à un grand seigneur, à un grand homme et même à une femme à la mode, avec autant d’aplomb que s’il eût entretenu son égal. — La marquise décida que Saint-Clair était un prodige d’impertinence et de fatuité. Lire la suite

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LA PARTIE DE TRICTRAC

Les voiles sans mouvement pendaient collées contre les mâts ; la mer était unie comme une glace, la chaleur était étouffante, le calme désespérant.

Dans un voyage sur mer les ressources d’amusement que peuvent offrir les hôtes d’un vaisseau sont bientôt épuisées. on se connaît trop bien, hélas ! lorsqu’on a passé quatre mois ensemble dans une maison de bois longue de cent vingt pieds. Quand vous voyez venir le premier lieutenant, vous savez d’abord qu’il vous parlera de Rio-Janeiro, d’où il vient, puis du fameux pont d’Essling, qu’il a vu faire par les marins de la garde, dont il faisait partie. Au bout de quinze jours, vous connaissez jusqu’aux expressions qu’il affectionne, jusqu’à la ponctuation de ses phrases, aux différentes intonations de sa voix. Lire la suite

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LA PERLE DE TOLÈDE

LA PERLE DE TOLÈDE.

IMITÉ DE L’ESPAGNOL.

 


Qui me dira si le soleil est plus beau à son lever qu’à son coucher ? Qui me dira de l’olivier ou de l’amandier lequel est le plus beau des arbres ? Qui me dira qui du Valencien ou de l’Andalous est le plus brave ? Qui me dira quelle est la plus belle des femmes ? — Je vous dirai quelle est la plus belle des femmes : c’est Aurore de Vargas, la perle de Tolède. Lire la suite

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