Archives pour la catégorie Nouvelles

MON ONCLE JULES

À M. Achille Bénouville.

 

Un vieux pauvre, à barbe blanche, nous demanda l’aumône. Mon camarade Joseph Davranche lui donna cent sous. Je fus surpris. Il me dit :

— Ce misérable m’a rappelé une histoire que je vais te dire et dont le souvenir me poursuit sans cesse. La voici :

Ma famille, originaire du Havre, n’était pas riche. On s’en tirait, voilà tout. Le père travaillait, rentrait tard du bureau et ne gagnait pas grand-chose. J’avais deux sœurs. Lire la suite

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REGRET

À Léon Dierx.

 

M. Saval, qu’on appelle dans Mantes « le père Saval », vient de se lever. Il pleut. C’est un triste jour d’automne ; les feuilles tombent. Elles tombent lentement dans la pluie, comme une autre pluie plus épaisse et plus lente. M. Saval n’est pas gai. Il va de sa cheminée à sa fenêtre et de sa fenêtre à sa cheminée. La vie a des jours sombres. Elle n’aura plus que des jours sombres pour lui maintenant, car il a soixante-deux ans ! Il est seul, vieux garçon, sans personne autour de lui. Comme c’est triste de mourir ainsi, tout seul, sans une affection dévouée ! Lire la suite

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LE BAPTÊME

À Guillemet.

 

Devant la porte de la ferme, les hommes endimanchés attendaient. Le soleil de mai versait sa claire lumière sur les pommiers épanouis, ronds comme d’immenses bouquets blancs, roses et parfumés, et qui mettaient sur la cour entière un toit de fleurs. Ils semaient sans cesse autour d’eux une neige de pétales menus, qui voltigeaient et tournoyaient en tombant dans l’herbe haute, où les pissenlits brillaient comme des flammes, où les coquelicots semblaient des gouttes de sang. Lire la suite

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GARÇON, UN BOCK!…

À José Maria de Hérédia.

 

Pourquoi suis-je entré, ce soir-là, dans cette brasserie ? Je n’en sais rien. Il faisait froid. Une fine pluie, une poussière d’eau voltigeait, voilait les becs de gaz d’une brume transparente, faisait luire les trottoirs que traversaient les lueurs des devantures, éclairant la boue humide et les pieds sales des passants.

Je n’allais nulle part. Je marchais un peu après dîner. Je passai le Crédit Lyonnais, la rue Vivienne, d’autres rues encore. J’aperçus soudain une grande brasserie à moitié pleine. J’entrai, sans aucune raison. Je n’avais pas soif. Lire la suite

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