Archives pour la catégorie Nouvelles

LA RELIQUE

Monsieur l’abbé Louis d’Ennemare, à Soissons._

Mon cher abbé,

Voici mon mariage avec ta cousine rompu, et de la façon la plus bête, pour une mauvaise plaisanterie que j’ai faite presque involontairement à ma fiancée.

J’ai recours à toi, mon vieux camarade, dans l’embarras où je me trouve; car tu peux me tirer d’affaire. Je t’en serai reconnaissant jusqu’à la mort. Lire la suite

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LA BUCHE

Le salon était petit, tout enveloppé de tentures épaisses, et discrètement odorant. Dans une cheminée large, un grand feu flambait; tandis qu’une seule lampe posée sur le coin de la cheminée versait une lumière molle, ombrée par un abat-jour d’ancienne dentelle, sur les deux personnes qui causaient.

Elle, la maîtresse de la maison, une vieille à cheveux blancs, mais une de ces vieilles adorables dont la peau sans rides est lisse comme un fin papier et parfumée, tout imprégnée de parfums, pénétrée jusqu’à la chair vive par les essences fines dont elle se baigne, depuis si longtemps, l’épiderme: une vieille qui sent, quand on lui baise la main, l’odeur légère qui vous saute à l’odorat lorsqu’on ouvre une boîte de poudre d’iris florentine. Lire la suite

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MARROCA

Mon ami, tu m’as demandé de t’envoyer mes impressions, mes aventures, et surtout mes histoires d’amour sur cette terre d’Afrique qui m’attirait depuis si longtemps. Tu riais beaucoup, d’avance, de mes tendresses noires, comme tu disais; et, tu me voyais déjà revenir suivi d’une grande femme en ébène, coiffée d’un foulard jaune, et ballottante en des vêtements éclatants.

Le tour des Mauricaudes viendra sans doute, car j’en ai vu déjà plusieurs qui m’ont donné quelque envie de me tremper en cette encre; mais je suis tombé pour mon début sur quelque chose de mieux et de singulièrement original. Lire la suite

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LA ROUILLE

Il n’avait eu, toute sa vie, qu’une inapaisable passion: la chasse. Il chassait tous les jours, du matin au soir, avec un emportement furieux. Il chassait hiver comme été, au printemps comme à l’automne, au marais, quand les règlements interdisaient la plaine et les bois; il chassait au tiré, à courre, au chien d’arrêt, au chien courant, à l’affût, au miroir, au furet. Il ne parlait que de chasse, rêvait chasse, répétait sans cesse: «Doit-on être malheureux quand on n’aime pas la chasse!» Lire la suite

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