Archives pour la catégorie Nouvelles

UNE RUSE

Ils bavardaient au coin du feu, le vieux médecin et la jeune malade. Elle n’était qu’un peu souffrante de ces malaises féminins qu’ont souvent les jolies femmes: un peu d’anémie, des nerfs, et un soupçon de fatigue, de cette fatigue qu’éprouvent parfois les nouveaux époux à la fin du premier mois d’union, quand ils ont fait un mariage d’amour.

Elle était étendue sur sa chaise longue et causait. «Non, docteur, je ne comprendrai jamais qu’une femme trompe son mari. J’admets même qu’elle ne l’aime pas, qu’elle ne tienne aucun compte de ses promesses, de ses serments! Mais comment oser se donner à un autre homme? Comment cacher cela aux yeux de tous? Comment pouvoir aimer dans le mensonge et dans la trahison?» Lire la suite

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RÉVEIL

Depuis trois ans qu’elle était mariée, elle n’avait point quitté le val de Ciré, où son mari possédait deux filatures. Elle vivait tranquille, sans enfants, heureuse dans sa maison cachée sous les arbres, et que les ouvriers appelaient «le château».

M. Vasseur, bien plus vieux qu’elle, était bon. Elle l’aimait; et jamais une pensée coupable n’avait pénétré dans son coeur. Sa mère venait passer tous les étés à Ciré, puis retournait s’installer à Paris pour l’hiver, dès que les feuilles commençaient à tomber. Lire la suite

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FOU?

Suis-je fou? ou seulement jaloux? Je n’en sais rien, mais j’ai souffert horriblement. J’ai accompli un acte de folie, de folie furieuse, c’est vrai; mais la jalousie haletante, mais l’amour exalté, trahi, condamné, mais la douleur abominable que j’endure, tout cela ne suffit-il pas pour nous faire commettre des crimes et des folies sans être vraiment criminel par le cœur ou par le cerveau? Lire la suite

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LE LIT

Par un torride après-midi du dernier été, le vaste hôtel des Ventes semblait endormi, et les commissaires-priseurs adjugeaient d’une voix mourante. Dans une salle du fond, au premier étage, un lot d’anciennes soieries d’église gisait en un coin.

C’étaient des chapes solennelles et de gracieuses chasubles où des guirlandes brodées s’enroulaient autour des lettres symboliques sur un fond de soie un peu jaunie, devenue crémeuse de blanche qu’elle fut jadis. Lire la suite

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