Archives pour la catégorie Nouvelles

L’INCONNUE

On parlait de bonnes fortunes et chacun en racontait d’étranges: rencontres surprenantes et délicieuses, en wagon, dans un hôtel, à l’étranger, sur une plage. Les plages, au dire de Roger des Annettes, étaient singulièrement favorables à l’amour.

Gontran, qui se taisait, fut consulté.

—C’est encore Paris qui vaut le mieux, dit-il. Il en est de la femme comme du bibelot, nous l’apprécions davantage dans les endroits où nous ne nous attendons point à en rencontrer; mais on n’en rencontre vraiment de rares qu’à Paris. Lire la suite

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A VENDRE

Partir à pied, quand le soleil se lève, et marcher dans la rosée, le long des champs, au bord de la mer calme, quelle ivresse!

Quelle ivresse! Elle entre en vous par les yeux avec la lumière, par la narine avec l’air léger, par la peau avec les souffles du vent.

Pourquoi gardons-nous le souvenir si clair, si cher, si aigu de certaines minutes d’amour avec la Terre, le souvenir d’une sensation délicieuse et rapide, comme de la caresse d’un paysage rencontré au détour d’une route, à l’entrée d’un vallon, au bord d’une rivière, ainsi qu’on rencontrerait une belle fille complaisante. Je me souviens d’un jour, entre autres. J’allais, le long de l’Océan breton, vers la pointe du Finistère. J’allais, sans penser à rien, d’un pas rapide, le long des flots. C’était dans les environs de Quimperlé, dans cette partie la plus douce et la plus belle de la Bretagne. Lire la suite

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LA BÊTE À MAÎT’ BELHOMME

La diligence du Havre allait quitter Criquetot; et tous les voyageurs attendaient l’appel de leur nom dans la cour de l’hôtel du Commerce tenu par Malandain fils.

C’était une voiture jaune, montée sur des roues jaunes aussi autrefois, mais rendues presque grises par l’accumulation des boues. Celles de devant étaient toutes petites; celles de derrière, hautes et frêles, portaient le coffre difforme et enflé comme un ventre de bête. Trois rosses blanches, dont on remarquait, au premier coup d’oeil, les têtes énormes et les gros genoux ronds, attelées en arbalète, devaient traîner cette carriole qui avait du monstre dans sa structure et son allure. Les chevaux semblaient endormis déjà devant l’étrange véhicule. Lire la suite

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MONSIEUR PARENT

I

Le petit Georges, à quatre pattes dans l’allée, faisait des montagnes de sable. Il le ramassait de ses deux mains, l’élevait en pyramide, puis plantait au sommet une feuille de marronnier.

Son père, assis sur une chaise de fer, le contemplait avec une attention concentrée et amoureuse, ne voyait que lui dans l’étroit jardin public rempli de monde.

Tout le long du chemin rond qui passe devant le bassin et devant l’église de la Trinité pour revenir, après avoir contourné le gazon, d’autres enfants s’occupaient de même, à leurs petits jeux de jeunes animaux, tandis que les bonnes indifférentes regardaient en l’air avec leurs yeux de brutes, ou que les mères causaient entre elles en surveillant la marmaille d’un coup d’oeil incessant. Lire la suite

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