Archives pour la catégorie Maupassant, Guy de (1850-1893)

LA TOMBE

Le dix-sept juillet mil huit cent quatre-vingt-trois, à deux heures et demie du matin, le gardien du cimetière de Béziers, qui habitait un petit pavillon au bout du champ des morts, fut réveillé par les jappements de son chien enfermé dans la cuisine.

Il descendit aussitôt et vit que l’animal flairait sous la porte en aboyant avec fureur, comme si quelque vagabond eût rôdé autour de la maison. Le gardien Vincent prit alors son fusil et sortit avec précaution.

Son chien partit en courant dans la direction de l’allée du général Bonnet et s’arrêta net auprès du monument de Mme Tomoiseau. Lire la suite

VN:F [1.9.22_1171]
Rating: 0.0/10 (0 votes cast)
VN:F [1.9.22_1171]
Rating: 0 (from 0 votes)

LA PEUR

Le train filait, à toute vapeur, dans les ténèbres.

Je me trouvais seul, en face d’un vieux monsieur qui regardait par la portière. On sentait fortement le phénol dans ce wagon du P.-L.-M., venu sans doute de Marseille.

C’était par une nuit sans lune, sans air, brûlante. On ne voyait point d’étoiles, et le souffle du train lancé nous jetait quelque chose de chaud, de mou, d’accablant, d’irrespirable.

Partis de Paris depuis trois heures, nous allions vers le centre de la France sans rien voir des pays traversés. Lire la suite

VN:F [1.9.22_1171]
Rating: 0.0/10 (0 votes cast)
VN:F [1.9.22_1171]
Rating: 0 (from 0 votes)

LE TIC

Les dîneurs entraient lentement dans la grande salle de l’hôtel et s’asseyaient à leurs places. Les domestiques commencèrent le service tout doucement pour permettre aux retardataires d’arriver et pour n’avoir point à rapporter les plats; et les anciens baigneurs, les habitués, ceux dont la saison avançait, regardaient avec intérêt la porte chaque fois qu’elle s’ouvrait, avec le désir de voir paraître de nouveaux visages. Lire la suite

VN:F [1.9.22_1171]
Rating: 1.0/10 (1 vote cast)
VN:F [1.9.22_1171]
Rating: 0 (from 0 votes)

L’HORRIBLE

La nuit tiède descendait lentement.

Les femmes étaient restées dans le salon de la villa. Les hommes, assis ou à cheval sur les chaises du jardin, fumaient, devant la porte, en cercle autour d’une table ronde chargée de tasses et de petits verres.

Leurs cigares brillaient comme des yeux, dans l’ombre épaissie de minute en minute. On venait de raconter un affreux accident arrivé la veille: deux hommes et trois femmes noyés sous les yeux des invités, en face, dans la rivière. Lire la suite

VN:F [1.9.22_1171]
Rating: 0.0/10 (0 votes cast)
VN:F [1.9.22_1171]
Rating: 0 (from 0 votes)