Archives pour la catégorie Maupassant, Guy de (1850-1893)

LE BAISER

Ma chère mignonne,

Donc, tu pleures du matin au soir et du soir au matin parce que ton mari t’abandonne ; tu ne sais que faire, et tu implores un conseil de ta vieille tante que tu supposes apparemment bien experte. Je n’en sais pas si long que tu crois, et cependant je ne suis point sans doute tout à fait ignorante dans cet art d’aimer ou plutôt de se faire aimer, qui te manque un peu. Je puis bien, à mon âge, avouer cela. Lire la suite

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UN MILLION

C’était un modeste ménage d’employés. Le mari, commis de ministère, correct et méticuleux, accomplissait strictement son devoir. Il s’appelait Léopold Bonnin. C’était un petit jeune homme qui pensait en tout ce qu’on devait penser. Élevé religieusement, il devenait moins croyant depuis que la République tendait à la séparation de l’Église et de l’État. Il disait bien haut, dans les corridors de son ministère : « Je suis religieux, très religieux même, mais religieux à Dieu ; je ne suis pas clérical. » Lire la suite

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UN VIEUX

Tous les journaux avaient inséré cette réclame : « La nouvelle station balnéaire de Rondelis offre tous les avantages désirables pour un arrêt prolongé et même pour un séjour définitif. Ses eaux ferrugineuses, reconnues les premières du monde contre toutes les affections du sang, semblent posséder en outre des qualités particulières, propres à prolonger la vie humaine. Ce résultat singulier est peut-être dû en partie à la situation exceptionnelle de la petite ville, bâtie en pleine montagne, au milieu d’une forêt de sapins. Mais toujours est-il qu’on y remarque depuis plusieurs siècles des cas de longévité extraordinaires. » Lire la suite

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CORRESPONDANCE

Madame de X… à Madame de Z…

Étretat, vendredi.

Ma chère tante,

Je viens vers vous tout doucement. Je serai aux Fresnes le 2 septembre, veille de l’ouverture de la chasse que je tiens à ne pas manquer, pour taquiner ces messieurs. Vous êtes trop bonne, ma tante, et vous leur permettez ce jour-là, quand vous êtes seule avec eux, de dîner sans habit et sans s’être rasés en rentrant, sous prétexte de fatigue.

Aussi sont-ils enchantés quand je ne suis pas là. Mais j’y serai, et je passerai la revue, comme un général, à l’heure du dîner ; et si j’en trouve un seul un peu négligé, rien qu’un peu, je l’enverrai à la cuisine, avec les bonnes. Lire la suite

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