Archives pour la catégorie Maupassant, Guy de (1850-1893)

UNE SURPRISE

Nous avons été élevés, mon frère et moi, par notre oncle l’abbé Loisel, « le curé Loisel », comme nous disions. Nos parents étant morts pendant notre petite enfance, l’abbé nous prit au presbytère et nous garda.

Il desservait depuis dix-huit ans la commune de Join-le-Sault, non loin d’Yvetot. C’était un petit village, planté au beau milieu de ce plateau du pays de Caux, semé de fermes qui dressent çà et là leurs carrés d’arbres dans les champs. Lire la suite

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LE CONDAMNÉ À MORT

Le vrai peut quelquefois n’être pas vraisemblable.

En voici un exemple de plus.

Tous les Parisiens, ceux qui rentrent à Paris en cette saison, connaissent ce long chapelet de villes charmantes qui va de Marseille à Gênes. On arrive en ces mignonnes cités en quittant les plages du Nord ; on en part dans les premiers jours d’avril, juste en ce moment ; c’est-à-dire quand elles vont devenir de vrais bouquets, quand toute leur campagne n’est plus qu’un jardin, quand les roses et les orangers fleurissent. Lire la suite

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AUPRÈS D’UN MORT

Il s’en allait mourant, comme meurent les poitrinaires. Je le voyais chaque jour s’asseoir, vers deux heures, sous les fenêtres de l’hôtel, en face de la mer tranquille, sur un banc de la promenade. Il restait quelque temps immobile dans la chaleur du soleil, contemplant d’un œil morne la Méditerranée. Parfois il jetait un regard sur la haute montagne aux sommets vaporeux, qui enferment Menton ; puis il croisait, d’un mouvement très lent, ses longues jambes si maigres qu’elles semblaient deux os, autour desquels flottait le drap du pantalon, et il ouvrait un livre, toujours le même. Lire la suite

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LA TOUX

À Armand Sylvestre

 

Mon cher confrère et ami,

J’ai un petit conte pour vous, un petit conte anodin. J’espère qu’il vous plaira si j’arrive à le bien dire, aussi bien que celle de qui je le tiens.

La tâche n’est point facile, car mon amie est une femme d’esprit infini et de parole libre. Je n’ai pas les mêmes ressources. Je ne peux, comme elle, donner cette gaieté folle aux choses que je conte ; et, réduit à la nécessité de ne pas employer des mots trop caractéristiques, je me déclare impuissant à trouver, comme vous, les délicats synonymes. Lire la suite

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