Archives pour la catégorie Andersen, Hans Christian (1805-1875)

LE COQ DE POULAILLER ET LE COQ DE GIROUETTE

Il était une fois deux coqs, un sur le tas de fumier, l’autre sur le toit, et ils étaient aussi prétentieux l’un que l’autre. Mais lequel des deux était le plus utile? Dites ce que vous en pensez… nous ne changerons pas d’avis pour autant.

La basse-cour était séparée du reste de la cour par un grillage. Là il y avait un tas de fumier et là poussait un grand concombre. Il savait bien qu’il était en fait une plante de serre.

—Cela dépend des origines, se disait le concombre. Tout le monde ne peut pas être un concombre, d’autres créatures doivent également exister. Les poules, les canards et tous les habitants de la cour voisine sont aussi des êtres vivants. J’observe le coq du poulailler lorsqu’il est assis sur la clôture. Il est autrement plus important que le coq de girouette qui est, il est vrai, très haut perché, mais ne sait même pas piailler et encore moins coqueriquer. Lire la suite

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LES COUREURS

Un prix, deux prix même, un premier et un second, furent un jour proposés pour ceux qui montreraient la plus grande vélocité.

C’est le lièvre qui obtint le premier prix.

—Justice m’a été rendue, dit-il; du reste, j’avais assez de parents et d’amis parmi le jury, et j’étais sûr de mon affaire. Mais que le colimaçon ait reçu le second prix, cela, je trouve que c’est presque une offense pour moi.

—Du tout, observa le poteau, qui avait figuré comme témoin lors de la délibération du jury; il fallait aussi prendre en considération la persévérance et la bonne volonté: c’est ce qu’ont affirmé plusieurs personnes respectables, et j’ai bien compris que c’était équitable. Le colimaçon, il est vrai, a mis six mois pour se traîner de la porte au fond du jardin, et les autres six mois pour revenir jusqu’à la porte; mais, pour ses forces c’est déjà une extrême rapidité; aussi dans sa précipitation s’est-il rompu une corne en heurtant une racine. Toute l’année, il n’a pensé qu’à la course et, songez donc, il avait le poids de sa maison sur son dos. Tout cela méritait récompense et voilà pourquoi on lui a donné le second prix. Lire la suite

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LE CRAPAUD

Le puits était très profond et par conséquent la corde était longue, qui servait à monter le seau plein d’eau. Quand ce seau arrivait jusqu’à la margelle, on avait bien du mal à l’y poser, tant le vent était violent. Jamais le soleil ne descendait assez bas dans ce puits pour se mirer dans l’eau, mais aussi loin qu’atteignaient ses rayons, les pierres étaient couvertes d’une maigre verdure.

Une famille de crapauds vivait dans le puits. Ils étaient nouveaux venus, puisque c’est la vieille grand-mère—encore vivante—qui y était arrivée, la tête la première. Les grenouilles vertes, établies là depuis bien plus longtemps, et qui nageaient de tous côtés dans l’eau, les considéraient comme des invités de passage, mais voyaient bien qu’ils étaient un peu de leur espèce. Lire la suite

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LES CYGNES SAUVAGES

Bien loin d’ici, là où s’envolent les hirondelles quand nous sommes en hiver, habitait un roi qui avait onze fils et une fille, Elisa. Les onze fils, quoique princes, allaient à l’école avec décorations sur la poitrine et sabre au côté; ils écrivaient sur des tableaux en or avec des crayons de diamant et apprenaient tout très facilement, soit par cœur soit par leur raison; on voyait tout de suite que c’étaient des princes. Leur sœur Elisa était assise sur un petit tabouret de cristal et avait un livre d’images qui avait coûté la moitié du royaume. Ah! ces enfants étaient très heureux, mais ça ne devait pas durer toujours.

Leur père, roi du pays, se remaria avec une méchante reine, très mal disposée à leur égard. Ils s’en rendirent compte dès le premier jour: tout le château était en fête; comme les enfants jouaient «à la visite», au lieu de leur donner, comme d’habitude, une abondance de gâteaux et de pommes au four, elle ne leur donna que du sable dans une tasse à thé en leur disant «de faire semblant». Lire la suite

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