Archives pour la catégorie Doyle, Arthur Conan (1859-1930)

L’ENTREPRENEUR DE NORWOOD

— Au point de vue criminel, disait Sherlock Holmes, Londres est devenue une ville bien dépourvue d’intérêt depuis la mort du regretté professeur Moriarty !

— Vous trouverez, sans doute, peu de vos concitoyens à partager votre opinion, répondis-je.

— C’est vrai, je ne dois pas être égoïste, dit-il en souriant et en éloignant sa chaise de la table. La collectivité y a certainement gagné et personne n’y a perdu, excepté peut-être les pauvres reporters dont le gagne-pain a disparu. Avec un bonhomme comme lui sur la brèche, les journaux du matin avaient toujours du pain sur la planche. Souvent, Watson, le plus léger détail, l’indice le plus faible suffisaient à me démontrer que ce génie du mal était dans l’affaire, de même que le plus léger tremblement d’une toile d’araignée indique que le monstre se trouve au fond de sa retraite. Des vols qui semblaient sans importance, des attaques qui paraissaient sans but, des outrages présumés inutiles constituaient pour moi, qui tenais la clef du mystère, un tout inséparable. Pour celui qui étudiait scientifiquement le monde du crime, aucune capitale d’Europe n’offrait alors les sujets que Londres possédait, mais maintenant… Lire la suite

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LA MAISON VIDE

Au printemps de l’année 1894, la population de Londres, et spécialement la haute société, fut jetée dans la consternation par le meurtre de l’honorable Ronald Adair, qui se produisit dans des conditions aussi extraordinaires qu’inexplicables. Le public connaît déjà toutes les circonstances du crime, telles quelles résultent des recherches de la police ; cependant, dans cette affaire, bien des détails furent omis, les charges relevées en vue de la poursuite du ou des coupables étant suffisamment fortes pour qu’il fut inutile de mettre en avant tous les témoignages. Près de dix ans se sont écoulés, et c’est aujourd’hui seulement que je puis combler ces lacunes et compléter les anneaux de cet enchaînement de faits si intéressants. En lui-même, le crime était de nature à passionner, moins cependant que les faits extraordinaires qui suivirent et me causèrent le choc le plus violent, la surprise la plus vive de ma vie aventureuse. Même maintenant, après ce long intervalle de temps, je frissonne encore à ce souvenir, et je ressens de nouveau ce flot soudain de joie, d’étonnement, d’incrédulité qui inonda mon esprit. Les lecteurs, qui ont suivi avec quelque complaisance les aperçus que je leur ai parfois soumis sur les pensées et les actions d’un homme très remarquable, ne me blâmeront pas si je ne leur ai pas fait plus tôt connaître ce que je savais : j’étais lié par la défense absolue qu’il m’avait faite et qu’il a levée seulement le 3 du mois dernier. Lire la suite

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LE RITUEL DES MUSGRAVES

Sherlock Holmes était le plus méthodique des logiciens ; il affectait dans son extérieur une certaine recherche ; mais, par une étrange anomalie, il avait dans sa maison des habitudes de désordre qui faisaient le désespoir général de tous ses colocataires. Et cependant je ne puis me piquer d’être un rigoriste à cet endroit. La rude existence que j’ai menée en Afghanistan, venant brocher sur mes goûts quelque peu « bohèmes », je suis devenu plus négligent qu’il ne convient peut-être à un médecin. Pourtant chez moi ce laisser-aller a des limites, et je me trouve même une perfection d’ordre, quand je me compare à un original qui met sa provision de cigares dans le seau à charbon, place son tabac au fond d’une pantoufle persane, et qui classe ses lettres à répondre sur la tablette de sa cheminée, en les piquant avec la pointe d’un couteau. Ceci n’est rien encore. Lire la suite

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LE COMMIS D’AGENT DE CHANGE

Peu de temps après mon mariage, j’avais acheté une succession de médecin dans le quartier de Paddington. Le vieux M. Farquhar, qui me l’avait cédée, avait eu une forte clientèle à un moment donné, mais son âge et une sorte de danse de Saint-Guy dont il était atteint lui avaient fait un tort considérable. Le public, et c’est assez naturel, a pour principe que celui qui veut guérir doit d’abord être sain lui-même, et il se méfie du pouvoir curatif d’un homme sur lequel n’agissent pas ses propres remèdes. Il arriva donc qu’à mesure que mon prédécesseur déclinait, sa clientèle diminuait, et les revenus étaient tombés, au moment où je l’achetai, de douze cents livres à tout au plus trois cents par an. Mais j’avais pleine confiance dans ma jeunesse, mon énergie, et j’étais convaincu qu’il ne me faudrait que quelques années pour rendre mon cabinet aussi florissant que par le passé. Lire la suite

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