L’OISELEUR, L’AUTOUR ET L’ALOUETTE

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Les injustices des pervers
Servent souvent d’excuse aux nôtres.
Telle est la loi de l’Univers :
Si tu veux qu’on t’épargne, épargne aussi les autres.
Un Manant au miroir prenait des Oisillons.
Le fantôme brillant attire une Alouette.
Aussitôt un Autour planant sur les sillons,
Descend des airs, fond, et se jette
Sur celle qui chantait, quoi que près du tombeau.
Elle avait évité la perfide machine,
lorsque se rencontrant sous la main de l’oiseau,
Elle sent son ongle maligne.
Pendant qu’à la plumer l’Autour est occupé,
Lui-même sous les rets demeure enveloppé.
Oiseleur, laisse-moi, dit-il en son langage ;
Je ne t’ai jamais fait de mal.
L’oiseleur repartit : Ce petit animal
T’en avait-il fait davantage ?

Source : Édition Barbin et Thierry (1668-1694) – Livre VI. Texte modernisé.

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