SPLEEN ET IDÉAL. LXXXVII. LE COUVERCLE

[ A+ ] /[ A- ]

En quelque lieu qu’il aille, ou sur mer ou sur terre,
Sous un climat de flamme ou sous un soleil blanc,
Serviteur de Jésus, courtisan de Cythère,
Mendiant ténébreux ou Crésus rutilant.

Citadin, campagnard, vagabond, sédentaire,
Que son petit cerveau soit actif ou soit lent,
Partout l’homme subit la terreur du mystère,
Et ne regarde en haut qu’avec un œil tremblant.

En haut, le Ciel! ce mur de caveau qui l’étouffe,
Plafond illuminé pour un opéra bouffe
Où chaque histrion foule un sol ensanglanté;

Terreur du libertin, espoir du fol ermite;
Le Ciel! couvercle noir de la grande, marmite
Où bout l’imperceptible et vaste Humanité.

Source : Michel Lévy Frères, 1868. Les fleurs du mal.

VN:F [1.9.22_1171]
Rating: 10.0/10 (1 vote cast)
VN:F [1.9.22_1171]
Rating: 0 (from 0 votes)
SPLEEN ET IDÉAL. LXXXVII. LE COUVERCLE, 10.0 out of 10 based on 1 rating
Post Popularity 0.29%  
Popularity Breakdown
Comments 0%  
Ratings 0.58%  

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *